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Après des années de protestations, l’exploitation porcine située sur l’ancien camp d’internement de Lety, considérée comme une insulte à la mémoire de l’holocauste rom, pourrait bientôt disparaître. Le gouvernement tchèque a en effet annoncé lundi sa volonté d’acquérir la porcherie. Les militants restent toutefois prudents.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, mardi, sur la place Strossmayerovo náměstí, dans le 7ème arrondissement de Prague, pour rendre hommage aux enfants emprisonnés pendant la Seconde Guerre mondiale dans le ghetto de Terezín. Deux survivants de l’holocauste ont participé à ce rassemblement : Jiří Brady, personnalité qui est actuellement au cœur d’une polémique entre le président de la République et le ministre de la Culture, et Toman Brod. La commémoration a été organisée par les étudiants des écoles secondaires et supérieures, participant à un projet qui s’intéresse aux destins des enfants déportés pendant la guerre. Parmi ces enfants, la sœur de Jiří Brady, tuée à Auschwitz à l'âge de 13 ans. Sa vie a été racontée dans le roman « La Valise d'Hana » de la journaliste canadienne Karen Levine.

Jiří Brady, un survivant tchèque de l’holocauste installé à Toronto et qui est au cœur d’une polémique entre le président Miloš Zeman et le ministre de la Culture Daniel Herman, est arrivé dimanche soir en République tchèque. Oncle du ministre Herman, Jiří Brady a confirmé à son arrivée à Prague que la chancellerie présidentielle lui avait annoncé, le 12 octobre dernier, qu’il allait être décoré à l’occasion de la fête nationale du 28 octobre par le président de la République. Une information que le Château de Prague a démentie. Le ministre Daniel Herman soupçonne Miloš Zeman d’avoir annulé la décoration de Jiří Brady, suite à la récente rencontre du ministre avec le dalaï-lama, une rencontre non-souhaitée par le président.

L'affaire a provoqué un tollé : certains représentants politiques, dont le vice-président de la Chambre des députés ou le ministre de l'Agriculture ont signalé leur absence de la cérémonie du 28 octobre.

Paris, Londres, Zurich, Genève, Munich, Dublin, mais aussi Caire, Sydney ou New York… Grâce aux Ecoles sans frontières, le tchèque est aujourd’hui enseigné dans une centaine de lieux à travers le monde. Depuis 2003, ces écoles enseignent la langue, la littérature et l’histoire-géographie tchèques en complément d’une école primaire et secondaire que les enfants d’origine tchèque, souvent issus de familles mixtes, fréquentent à l’étranger. En marge de cela, elles élargissent leurs activités à travers différents projets organisés en République tchèque.

Plusieurs centaines de personnes ont été invitées à taper sur 500 tambours devant l'ancienne gare ferroviaire de Prague-Bubny, lieu de l'embarquement en 1941-1945 d'environ 45 000 Juifs tchèques déportés vers des camps de concentration nazis. Des dizaines de musiciens et de comédiens tchèques ont participé à cette manifestation musicale et littéraire (« bubny » signifie « tambours » en tchèque), dont le but était de commémorer les victimes de la Shoah et mettre en garde contre de nouvelles violences. Ce dimanche, 75 ans se sont écoulés depuis le départ d'un premier convoi de Juifs vers Lodz, en Pologne. Une manifestation similaire s'est déroulée, ce dimanche, à Paris, à Bruxelles, à New York et dans d'autres villes encore.

L’écrivain britannique Wendy Holden a présenté, ce lundi, à la Bibliothèque Václav Havel à Prague, son livre intitulé « Narodili se, aby zemřeli (« Nés survivants) qui sort en version tchèque aux éditions Mladá fronta. Elle y raconte les histoires vraies de trois bébés juifs nés des mères tchèque, slovaque et polonaise dans les camps de concentration nazis alors que la Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin. Les « bébés », Eva, Mark et Hana se sont rencontrés pour la première fois à une cérémonie en 2010 marquant le 65e anniversaire de la libération du camp de Mauthausen, en Autriche, par les forces américaines. Ils ont tous les trois assisté au lancement du livre à Prague.

L'auteur, peintre et président du Comité des anciens prisonniers du camp, Max Mannheimer, est décédé vendredi à Munich à l'âge de 96 ans. Max Mannheimer avait des origines tchèques: il est né en 1920 à Nový Jičín, en Moravie du Nord. En 1942, après que sa famille a déménagé dans la ville morave d‘Uherský Brod, son frère Erich a été déporté à Auschwitz. L'année suivante Mannheimer, ainsi que toute sa famille, y compris sa femme, ont été arrêtés et envoyés à Auschwitz. Il était le seul survivant de sa famille. Max Mannheimer a passé les trente dernières années à lutter contre l'antisémitisme, donnant des conférences sur la vie sous régime nazi et ses horreurs. Il a été récompensé pour son travail par la distinction française de Chevalier de la Légion d'Honneur et l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne.

Un concert du groupe The Tap Tap, composé de jeunes musiciens handicapés, donne, ce mercredi soir, le coup d’envoi d’une série de manifestations culturelles qui animeront, jusqu’à fin octobre, l’ancienne gare ferroviaire de Prague-Bubny. Débats, expositions, projections de films et spectacles figurent au programme de ce festival organisé par l’association Mémorial de la Shoah Prague. Cette dernière s’engage dans la mise en place, dans les locaux de la gare aujourd’hui désaffectée, d’un « Mémorial du silence », un centre culturel et d’éducation dédié aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, dont des dizaines de milliers de Juifs, déportées de cette même gare de Bubny à Prague vers différents camps de concentration. Le 16 octobre prochain, 75 ans se seront écoulés depuis le départ d’un premier convoi de Juifs vers Lodz, en Pologne.

L'ancienne usine d'Oskar Schindler, dans laquelle l’industriel allemand né en Moravie a organisé le sauvetage de plus d'un millier de juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, pourrait être transformée en musée. Le bâtiment, à l’abandon, se trouve dans la commune de Brněnec, en Bohême de l’Est. La fondation de la Shoa et d’Oskar Schindler souhaite en faire un mémorial destiné aux victimes de l’Holocauste. Pour l’heure, elle a obtenu de l’actuel propriétaire la promesse de cessation d’une partie du bâtiment. Il y a quelques années de cela, la municipalité de Brněnec avait déjà fait part de la même intention, sans toutefois vouloir que ce mémorial soit une copie du célèbre film La Liste de Schindler, qui, selon le maire de l’époque, « n’a pas grand-chose en commun avec l’histoire ».

L’Allemagne va indemniser les Tchèques membres de la communauté rom ayant survécu à l’Holocauste. Toute personne concernée devrait recevoir 2 500 euros. Après de longs mois de négociations diplomatiques, les autorités allemandes donneront ainsi suite à la demande du Comité tchèque pour l’indemnisation de l’Holocauste des Roms et garantiront l’égalité juridique du génocide de ce peuple avec la Shoah.