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En République tchèque comme dans le reste du monde, ce vendredi était marqué comme la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le 27 janvier a été choisi symboliquement en souvenir de la libération du camp de concentration d’Auschwitz il y a 67 ans. Comme le fait remarquer le secrétaire de la Fédération des communautés juives de République tchèque, la date du 27 janvier a été retenue et reconnue par l’ONU comme journée dédiée au souvenir des victimes des crimes contre l’humanité. Une commémoration officielle s’est notamment tenue à cette occasion au Sénat tchèque, cérémonie à laquelle étaient présents différents représentants de la classe politique ainsi que des rescapés des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale.

Le musée de ghetto de Terezin expose à partir du jeudi 26 janvier une série d’affiches qui ont participé au concours international « le souvenir de l’Holocauste est toujours présent ». Le vernissage de l’exposition a lieu dans l’avant-salle du cinéma Malé pevnosti à Terezin. Selon le responsable du lieu de mémoire, Tomáš Rieger, de nombreux étudiants en arts plastiques, en design et en graphisme de nombreux pays du monde ont participé au concours. Les membres du jury ont pré sélectionné 300 cents affiches et ont retenu les seize meilleures compositions. Plusieurs jeunes artistes tchèques font partie des lauréats. L’exposition devrait circuler prochainement dans de nombreux autres lieux de la République tchèque ainsi qu’à l’étranger.

Ainsi étions-nous est le résultat d’une quête. Celle d’Anita Rind, fille de Paul et Ady Rind, tous deux Juifs de Tchécoslovaquie qui se sont retrouvés, comme bien d’autres, dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Si la famille d’Anita Rind a miraculeusement survécu, cachée dans le Sud de la France, pendant toute l’Occupation, presque tous leurs proches restés en Tchécoslovaquie ont péri dans les camps d’extermination nazis. Pendant plus de trente ans, Anita Rind a fouillé les archives pour retrouver la trace de ces proches disparus. Radio

C’est une histoire désormais bien connue : un certain Nicholas Winton, un homme d’affaire britannique, a organisé, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le départ en train de presque 700 enfants tchèques et slovaques, pour la plupart d’origine juive, à Londres. Cet acte courageux a été révélé, un peu par hasard, dans les années 1980. Depuis, environ 300 hommes et femmes, vivant aux quatre coins de la planète et qui avaient ainsi été sauvés d’une mort certaine ont été retrouvés.

C’est l’histoire d’un choix. Un choix qui a sauvé la vie d’une jeune fille juive pendant la Seconde guerre mondiale. Un choix qui lui a permis de vivre alors que ses sœurs, elles, ont connu un destin tragique. Un choix fait par une mère qui n’est pas sans rappeler le fameux « choix de Sophie », dans le roman de William Styron. Cette histoire, c’est celle de Zuzana Ledererová, un destin que fait revivre Judita Matyášová, une jeune journaliste passionnée.

L'Opéra de chambre de Varsovie fait revivre pour son 50ème anniversaire des compositeurs oubliés, victimes de l'Holocauste. Son directeur, Stefan Sutkowski, est passionné par la recherche d'oeuvres de compositeurs perdues ou injustement oubliées. Cette année, il exhume "L'Empereur d'Atlantis ou Le Refus de mourir" (Der Kaiser von Atlantis oder Die Todverweigerung), un opéra composé à Terezin en 1943 par le Tchèque Viktor Ullman, élève d'Arnold Schoenberg, qui fut ensuite déporté et assassiné à Auschwitz. L'opéra d'Ullman, dont le style oscille entre Gustav Mahler et Kurt Weill, fut répété à Terezin. Le livret de Petr Kien, un autre déporté juif tchèque, dénonce le régime hitlérien sous l'apparence d'un conte de fées.

Le 16 octobre 1941, le premier train de déportation des Juifs de Bohême-Moravie partait de Prague. 70 ans se sont écoulés depuis. Dimanche, environ 200 survivants se sont rassemblés à Terezín pour commémorer cette date.

Plus de 200 survivants du ghetto de Terezín se sont rassemblés à l'occasion des 70 ans écoulés depuis le lancement par les nazis de la déportation des Juifs en pays tchèques. Pour la directrice de l'initiative Terezín, si les derniers survivants sont en train de disparaître, leur mémoire sera transmise par leurs enfants. Au programme de la commémoration, une représentation de l'opéra Brundibar mis en scène pendant la guerre par des enfants du ghetto.

Entre 1940 et 1945, plus de 150 000 personnes, essentiellement des Juifs, des pays tchèques, de Slovaquie ou encore d'Allemagne, sont passé par le ghetto de Terezín, avant d'être envoyés dans les camps de la mort en Pologne, où la plupart ont disparu.

Ravagée à 90 % par le génocide nazi, la communauté juive tchèque a ensuite subi, sous le communisme, au mieux, chape de plomb, au pire antisémitisme d’Etat. Issus d’une histoire complexe, les Juifs tchèques d’aujourd’hui affronteraient-ils des questions identitaires plus ardues que leurs coreligionnaires français ?

La Maison d’Izieu en France, le mémorial des enfants juifs exterminés, s’est associé avec le mémorial de Terezín en République tchèque pour un programme pédagogique. Geneviève Erramuzpé est la directrice du mémorial d’Izieu, fondé là où 44 enfants et 7 adultes juifs ont été arrêtés puis déportés en 1944. Elle a parlé de ce projet franco-tchèque au micro de Radio Prague.