"J'ai quitté le camps de travail chinois laogai en 1979. J'avais 42
ans, j'y est laissé les vingt meilleures années de ma vie. Du coup, j'ai
compris que je venais d'être lâché d'une petite cage, pour me laisser
enfermer dans une cage plus grande, une cage qui s'appelle la Chine. Je
devais me taire, je ne pouvais pas parler. Alors je suis parti. Mais les
cauchemars, je les ai toujours. J'ai dû m'habituer à vivre avec", a
dit le plus connu des dissidents chinois, Harry Wu, à l'hebdomadaire
tchèque Reflex. Exilé, depuis presque vingt ans, aux Etats-Unis,