Immédiatement après la guerre, les émissions vers l'étranger reprirent avec un nouvel élan. Tout d'abord, on diffusa en anglais, tchèque, allemand, français et italien. C'est en 1946, que les émissions furent considérablement développées. Le tableau montre l'état des émissions, au début de l'année 1947.
Les données du tableau témoignent qu'au début de l'année 1947, on diffusait en 18 langues (bulgare, français, serbo-croate, slovène, sorabe, allemand, polonais, russe, roumain, suédois, norvégien, danois, espagnol, italien, anglais, espéranto, tchèque/slova que). Le texte du tableau révèle que les émissions d'une demi-heure furent raccourcies à quinze minutes. Durant les deux années suivantes, cet état ne changea guère, seule la durée totale des émissions se prolongea. Tandis qu'en 1947 on diffusait en moyenne 6,7 heures par jour, en 1948, on diffusait 7,9 heures. Le tableau montre que, outre les ondes courtes, on diffusait, aussi, en grandes ondes. Deux rédacteurs-traducteurs travaillaient dans chaque rédaction. Une rédaction centrale fut mise sur pied, déjà, à cette époque. Elle préparait des commentaires en tchèque que l'on traduisait ensuite. Le changement fondamental consistait dans le fait qu'environ la moitié des émissions était destinée aux pays du dit bloc soviétique : la Pologne, l'Allemagne de l'est, la Hongrie, la Bulgarie, l'Union soviétique, la Yougoslavie. On diffusait même en sorabe, langue des Serbes sorabes vivant sur le territoire de l'Allemagne de l'est. Un accent fut mis sur la question du pays, vers lequel on diffusait. On faisait, par exemple, une différence entre les différentes émissions en allemand vers l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse. On diffusait en plusieurs langues, vers certains pays. L'espéranto était une langue indépendante dans les émissions de Radio Prague.
Pour illustrer l'orientation d'après-guerre des émissions vers l'étranger et de la Radio tchécoslovaque en général, il convient de citer les paroles du directeur de la Radio tchécoslovaque, Bohuslav Lastovicka , en 1946 : « Au cours de l'année écoulée, une nouvelle section des programmes, sous la forme d'émissions vers l'étranger, a été constituée. La Radio tchécoslovaque a créé ces émissions elle-même, tenant compte de son importance particulière pour notre république. Nous pouvons être fiers, aujourd'hui, bien que nous ne disposions que d'un seul émetteur imparfait d'ondes courtes, d'avoir réussi à lui attirer, suite à la bonne qualité des émissions, une répercussion considérable à l'étranger, comme le prouve l'abondant courrier, qui ne cesse de se multiplier. Il semble que les représentants de l'Etat ont du mal à se rendre compte de l'immensité de l'oeuvre que la radio a faite pour l'Etat, et de la manière comment elle fait front à toute une série de rumeurs et de campagnes sauvages proliférées à l'étranger, à propos de notre république, et comment elle encourage les sympathies pour notre Etat. Il faudra encore développer ces émissions en les équipant des meilleurs moyens de programmes efficaces. »
Après la guerre, le programme fut restructuré de fond en comble. A la différence des années d'avant-guerre, c'est la parole qui eut la priorité. Elle formait jusqu'à 90 % du contenu, le reste incombant à la musique. Les émissions de quinze minutes comprenaient un journal, suivi de contributions diverses, d'entretiens et de rubriques. Parmi les rubriques on trouve les expressions telles que « coin des femmes », « coin des syndicats », « coin des jeunes » et « commentaires politiques ». Les documents de programmes se réfèrent largement au Programme gouvernemental de Kosice, à l'accomplissement des plans économiques, à la propagation des acquisitions sociales du peuple tchécoslovaque, etc. Il est clair que la Radio tchécoslovaque respectait la division d'après-guerre du monde, et l'orientation vers l'Union soviétique.