"Pour les gens, il est M. Havel. Pour moi, il est Václav": le
photographe tchèque Bohdan Holomicek résume ainsi sa relation
privilégiée avec le dramaturge et ancien président tchèque, illustrée
par 70 tirages présentés à Plouha (Côtes d'Armor) avant d'aller à
Arles cet été. Cette exposition en noir et blanc, "Bohdan
Holomicek-Vaclav Havel, destins complices", est avant tout l'histoire
d'une amitié improbable: ouvrier le jour et photographe la nuit dans une
petite ville proche de la frontière polonaise, Bohdan Holomicek rencontre
en 1972 Václav Havel, enfant de la bourgeoisie pragoise, écrivain et
dissident, venu se ressourcer non loin de là, dans sa résidence
secondaire surnomée Hradecek, au pied des montagnes. "J'ai pris des
milliers de photos en noir et blanc. Je développais moi-même, dans mon
appartement, avec des négatifs et du papier de seconde qualité. C'était
facile et pas cher", explique l'ancien ouvrier, à la retraite depuis
quelques années.